Mars 2017, Maayo Mawngo*, Le Grand Fleuve.

Histoire des relations entre les populations autour du bassin du fleuve Sénégal et les questions d’esclavage, de traite négrière et de colonisation

 

Invités : Ibrahima Abou Sall : Historien originaire du Fuuta Toora ; Dominique Renaux, responsable de l’association Collectif Fusion de Villiers-le-Bel, et auteur de la revue « Sakamo »

Etudier les territoires, les populations et les mouvements de populations autour du fleuve Sénégal (nom actuel du fleuve) à travers l’histoire, c’est assurément rendre compte de la complexité à la fois géographique, culturelle, et politique entre peuples Wolof, Fulbe(1), Soninko(2), Bamana(3)… Berbères et dès le XVIIème siècle arabo-berbères(4), dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest, comprenant, l’actuelle Mauritanie, au Nord du fleuve, et le Sénégal au Sud.
Une région secouée encore au XIXème siècle par l’arrivée des colons dans les provinces du Waalo Barak, du Fuuta Tooro, du Gidimaxa, anciens royaumes situés autour du fleuve et les territoires du Trarza, Brakna, Gorgol, Tagent au Nord.

Un vaste territoire aussi, qui a connu au travers des siècles la pratique régulière de l’esclavage, la traite négrière (traite au sein même de l’Afrique, puis dès le 7ème siècle traite orientale, et à partir du 16ème traite atlantique), et après 1848 les débuts de la colonisation.

Ibrahima Abou Sall, Historien, originaire du Fuuta Tooro, spécialisé sur cette région, sera à même de nous éclairer sur cette complexité, en nous permettant dans le même temps de mieux appréhender la situation présente. Comprendre ainsi les questions de discrimination, d’exil, de racisme, qui ont perduré sur ces territoires et qui rejoignent son histoire personnelle.

Dominique Renaux de son côté, Responsable de l’association Collectif Fusion et auteur de la revue « Sakamo », revue qui porte un regard éclairé sur toutes ces questions au travers d’une confrontation rigoureuse à l’Histoire, nous permettra d’élargir notre réflexion aux questions des trous de mémoire, des mystifications et des mythologies très présentes de nos jours dans les visions portées par les populations et la jeunesse en France, sur ces périodes d’Histoire, et les répercutions qui peuvent s’immiscer par là même dans les relations sociales. Une manière de nous ouvrir à une meilleure compréhension de toute cette complexité afin de mieux la dépasser aujourd’hui ensemble.

* Maayo Mawngo, nom donné à l’actuel fleuve Sénégal en Pular, langue Peul

(1) Fulbe (Peuls), pluriel de Pullo

(2) Soninko, pluriel de Soninke

(3) Bamana (Bambaras), pluriel de Bamanan

(4) Maures, arabo-berbères

Bibliographie :

Auteur Ibrahima Abou Sal

– Les relations entre le Fuuta Tooro et l’Emirat du Brakna (Moyenne vallée du Sénégal) , un terreau du colonialisme français : 1850 – 1903 / Edition l’Harmattan

– Mauritanie du Sud, Conquêtes et administration coloniales françaises 1890-1945 / Edition Kartala 2007

Contact : https://collectiffusion.com/